Notre route nous amène jusqu’à San Ignacio, dernier stop bélizien avant la frontière du Guatemala. Nous y séjournons 3 jours afin de préparer le passage dans le pays suivant (papiers à faire, tests COVID obligatoires pour le Guatemala, etc), grosse lessive de printemps/été/automne (lavage des draps et autres) et nettoyage complet du CC. Nous ne faisons pas que ça de nos journées, bien entendu. Nous en avons profité pour nous faire des petits restos sympas, de bonnes margaritas, du apple Malay wine, des nouveaux fruits du marché topissime (guanabana, apple malay, custard apple…), une bonne baignade dans une rivière, un site maya qui s’appelle Cahal Pech en pleine ville de San Ignacio, tout en haut d’une colline qui grimpait bien. Et nous avons aussi fait un atelier de découverte du cacao avec la Cacaoterie Ajaw Chocolate Farm. Nous avons adoré !! Nous avons beaucoup appris et la dame qui nous a reçu, une bélizienne d’origine maya, était fantastique.
Milane nous raconte en détail et en photos chaque étape de ce que nous avons découvert. Ludique et pédagogique !
CHAUD CACAO, CHOCHOCHO CHOCOLAT !
À l’époque des Mayas, le cacaotier était sauvage, aujourd’hui tous les cacaotiers que l’on trouve sont forcément plantés. Ils ont besoin d’ombre, d’eau, de chaleur et d’une bonne terre pour s’épanouir et produire de bons fruits. Les cacaotiers ne poussent bien qu’au sud du Belize. Il existe une « ceinture du cacao » dans le Monde qui dit que les bonnes terres à cacao se trouvent toutes sur une bande de quelques centaines de kilomètres, dans les forêts tropicales, tout autour de la Terre, au dessus et au dessous de l’équateur. Un des meilleurs pays à cacao serait d’ailleurs l’Equateur.
Sur un seul arbre à cacao, entre 800 et 1000 cabosses peuvent pousser ! Tous les cacaotiers sont greffés. Il y a un plan racinaire (comme un petit tronc, comme sur la vigne), sur lequel est greffé un cacaotier. On ne plante pas tout simplement une graine dans la terre qui poussera pour devenir cacaotier.
Elles sont au départ petites et violettes, puis vertes et enfin quand elles sont mûres, elles sont jaunes. Il faut environ 5 ans pour passer d’une petite pousse à l’arbre qui donnera des fruits mûrs. On les ramasse de novembre à juin soit 8 mois de récolte. Ce n’est que lorsque les Mayas sont devenus sédentaires (avant ils étaient nomades et se déplaçaient où ils trouvaient nourriture et tranquillité) qu’ils ont commencé à boire l’eau de cacao, c’est eux qui ont inventé son utilisation comme boisson.
Une fois le fruit coupé, on voit 20 à 30 graines, elles sont amères, pas sucrées (il y a seulement 1% de sucre dans les graines de cacao à l’état brut) et elles sont de couleur violette à l’intérieur. En maya, chocolat signifie d’ailleurs « eau amère ». Il y environ 3 500 ans (1400 avant JC), les Mayas ont fait une erreur en les laissant pourrir, il s’est donc produit une fermentation naturelle et donc les graines avaient un tout autre goût. Depuis cette erreur, ils ont choisi de les laisser fermenter volontairement. Dans des caisses en bois, les graines fermentent pendant 7 à 14 jours, il faut souvent les remuer, dans la caisse il fait très chaud, entre 45-50° C. La fermentation terminée, il faut laver et sécher à l’air libre les graines jusqu’à ce qu’elles deviennent marron, elles sont alors prêtes. On les cuit au four à bois sans flamme pour que la peau s’enlève, on peut alors s’en servir coupées en petits morceaux dans des salades, des yaourts ou encore dans des boissons; c’est très bon pour la santé. A ce stade, il n’y a toujours qu’1% de sucre dans le cacao. Les graines peuvent aussi être écrasées sur un mortier, cela forme une pâte qu’on boit avec de l’eau chaude, du miel et du piment. C’est ainsi que les Mayas utilisaient le cacao. Cette boisson était bue par les Mayas pour les évènements spéciaux uniquement et que pour les personnes les plus aisées (rois, prêtres, nobles…). C’était trop bon! On peut modifier la boisson en ajoutant de la cannelle , des épices, du poivre…Encore aujourd’hui les enfants béliziens descendants des mayas consomment le cacao sous cette forme pour les célébrations spéciales. Ils ne le consomment pas avec du lait comme nous le faisons. Les béliziens de manière générale ne consomment pas beaucoup de cacao ou chocolat qui n’ait pas été transformé en barre chocolatée et en provenance des USA. Les Béliziens produisent du cacao mais pas de chocolat. La fabrication du chocolat, du bon chocolat, s’est développée en Europe qui avait la spécialité de transformer les matières premières du Nouveau Monde. Nous sommes repartis avec du chocolat en poudre et des petits morceaux de cabosse bruts appelés « nibs » en anglais et nous allons prolonger l’expérience dans notre CC sur la route du Guatemala !
Superbe exposé Milane, moi qui suis gourmand de chocolat,j’ai bien apprécié toutes tes explications. Je vais continuer à en manger en ayant une petite pensée pour toi. De plus, c’est bientôt Pâques!!!
Bises chocolatées,
Tonton Yves.
On t’en ramène alors tonton !!